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Cheminement

27 juin 2013 | Filed under: Thèses and tagged with: Histoire de l'art, Moscou, Rumeurs, UQAM

Je suis toujours très gênée de dire que je suis étudiante au doctorat en histoire de l’art. C’est comme si, pour plusieurs personnes, le mot « doctorat » venait immanquablement avec une petite bouche pincée, un nez retroussé et un petit air hautain. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je préfère répondre que je suis chercheure à l’université, ce qui dans les faits explique bien ma carrière. Je ne voudrais jamais que quelqu’un pense que mes études me donnent un statut différent ou, pire encore, que ce soit source de vantardise. Je fais un doctorat en histoire de l’art parce que j’aime la recherche et ça me permet de le faire, c’est aussi simple que ça. Pour moi, tout le monde est égal et j’ai énormément de respect pour toutes les professions, tous les choix de vie.

Le rapport de Statistique Canada (2013) vient tout juste de sortir et pour la première fois dans l’histoire du Québec, les femmes sont maintenant plus diplômées que les hommes, mais continuent de choisir des métiers dits « traditionnels ».

Existe-t-il des métiers faits pour l’un des deux sexes? Ne pouvons-nous pas choisir une carrière qui nous rend heureux, sans nous soucier de l’opinion des autres? Quand on y pense, le degré de scolarité importe peu, c’est plutôt le plaisir qu’on a à se lever le matin qui est important, vous ne croyez pas? Plus encore, faut-il vraiment que notre métier nous définisse à ce point? J’ai tant de respect pour les parents à la maison qui, remplis de passion, donnent tout leur temps à leurs petits. Je pense aussi à toutes les personnes qui soutiennent leur communauté grâce au bénévolat.

Je ne crois pas être une carriériste. Je suis au doctorat, oui, mais ce sont mes passions qui m’ont montré le chemin. Ça m’a toutefois pris des années à m’assumer entièrement.

Cheminement académique

Vous ne le savez peut-être pas, mais j’ai débuté une technique d’orthèses visuelles au Collège Édouard-Montpetit après ma première session à l’UQAM. Je venais d’apprendre que des études doctorales étaient recommandées pour faire de la recherche et enseigner à l’université. Ça m’avait complètement découragée. J’avais donc réorienté ma carrière et je m’étais dit que mon souci du détail et mon intérêt pour la mode et le design pourraient me servir pour conseiller les clients sur leur choix de lunettes. Je me suis donc lancée dans cette nouvelle aventure.

Si vous voulez la vérité, j’ai trouvé cette session particulièrement difficile. La biologie, la physique, bien peu pour moi… Les cours étaient très intenses et la matière rude à apprendre. Moi qui était habituée à des bonnes notes, j’avais de la difficulté à garder la tête hors de l’eau. J’ai passé l’été à y réfléchir, puis j’ai débuté la deuxième session. Je suis revenue le deuxième soir et j’avais un devoir de physique à faire. J’ai complètement paniqué, c’était trop pour moi. En pleurs, je suis allée voir la liste de cours disponibles en histoire de l’art. Par chance, la session recommençait la semaine suivante et mon inscription était toujours valide. J’ai repris mon baccalauréat et je m’y suis retrouvée, comme un poisson dans l’eau.

Les années ont passé. J’ai terminé mon baccalauréat puis j’ai débuté ma maîtrise en études des arts. Je suis allée suivre des cours de russe à l’université Laval et je suis partie étudier et enseigner à Moscou. Je me retrouve, à ma propre surprise, doctorante en histoire de l’art, alors que moi-même je doutais que cela puisse être possible. Je jongle maintenant avec cette vie d’étudiante des cycles supérieurs tout en étant maman. J’ai besoin de m’accomplir dans ces deux rôles.

Depuis, j’ai dû me battre pour faire valoir l’utilité de ce programme dans la société. « L’histoire de l’art » est l’exemple favori des adversaires des sciences humaines. Je me souviendrai toujours d’un épisode de la série Rumeurs que j’affectionne pourtant particulièrement. Les personnages d’Hélène (Geneviève Brouillette) et de Jacques (Stéphane Archambault) discutent ensemble. En jasant de leur passé, Hélène lui annonce qu’elle détient un baccalauréat. Jacques lui dit à la blague que ce doit être dans un programme aussi inutile que l’histoire de l’art. Elle répond que non, son diplôme est plutôt en communications…

Hélène et Jacques dans la série Rumeurs

Hélène et Jacques dans la série Rumeurs

On devait être en 2006. J’avoue avoir été secouée à ce moment-là. Bien sûr, je connaissais la mauvaise réputation de mon programme. C’était de l’humour bien sûr, mais je m’étais sentie visée. J’ai longtemps cherché à expliquer mon choix, puis j’ai lâché prise. Je n’ai pas à me laisser influencer par les commentaires des autres. J’aime ce que je fais et c’est tout ce qui compte.

L’art m’a appris à voir la beauté du monde. Je ne peux rien demander de plus.

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Written by Marie-Christine Pitre

En plus d’être la maman de Laurent, né le 4 juin 2012, je suis doctorante en histoire de l’art à l’UQAM. Je travaille sur le design québécois, plus précisément sur la chaise Solair créée par Fabio Fabiano et Michelange Panzini en 1972. Je suis passionnée par l’art, l’histoire et le design, mais aussi sur tout ce qui touche à la parentalité. Je suis membre du CELAT, de l’UAAC-AAUC et du Canadian Design Studies Network. J’ai rédigé le blogue Sur les traces du constructivisme alors que j’étais étudiante à l’Université d’État des sciences humaines de Russie, à Moscou. Je souhaite combiner mes passions et devenir accompagnante à la naissance en plus de rédiger ma thèse.

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3 Responses to "Cheminement"

  1. Avatar Marilyne Chaput dit :
    2 juillet 2013 à 16 h 03 min

    Vraiment beau parcours que tu as fais. Personnellement, je ne vois pas le doctorat pour des gens pincés mais plutôt pour les gens remplis d’ambition. Et quand on y pense, le lien est facile à faire avec le dernier article à ton mari. Tu ne fais pas les choses à moitié!! Je trouve ça admirable! 🙂

    Répondre
  2. Avatar Suzie dit :
    3 juillet 2013 à 22 h 04 min

    Peu importe le métier, l’important, comme tu le dis si bien, c’est d’en exercer un que nous aimons! Je me suis toujours dit que le jour où je vais me lever et que je serai peinée d’aller travailler, je vais réorienter ma carrière! Personnellement, lorsque je dis aux gens ce que je fais comme métier, ils embarquent tout de suite dans la « game » des préjugés… Oui, je travaille en détention, avec des personnes délinquantes, la plupart dépendantes à l’alcool ou aux drogues… Certaines ont agressés des enfants, d’autres des femmes. Il y en a même qui ont commis un meurtre… Mais j’adore ma job! Pour moi, la réinsertion sociale fait partie de mon quotidien et je m’efforce d’aider le plus de détenus possibles. La beauté de mon travail, c’est lorsqu’un ex-détenu ne revient pas nous voir en détention… 😉

    Bref, continue de croire en ce que tu fais! L’important, c’est que tu t’y sentes à ton aise 🙂

    Répondre
  3. La rentrée des parents-étudiants dit :
    19 août 2013 à 11 h 22 min

    […] 8 années d’études en histoire de l’art à l’UQAM. Vous pouvez suivre mon cheminement si vous voulez en apprendre plus sur moi. Mais si vous souhaitez un petit résumé, sachez que […]

    Répondre

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Une vie entre paren(thèses), c’est le blogue de deux parents conjoints qui ont aussi en commun d’être étudiants au doctorat en même temps. L’idée est de pouvoir discuter des sujets concernant la parentalité avec les particularités et aléas de la vie d’étudiant.

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