La curiosité et la fascination
L’une des plus grandes qualités de Laurent est sans doute sa curiosité. Il s’intéresse aux objets, il regarde avec minutie et admiration les livres, il écoute avec attention ce qu’on dit et en répète ce qu’il peut, est fasciné par les écrans tactiles et par son pouvoir d’action sur la musique qui joue en appuyant sur la barre d’espacement.
Je suis un fan des bandes dessinées Saturday Morning Breakfast Cereal, de Zach Weiner, publiées quotidiennement. L’auteur utilise souvent des concepts scientifiques ou l’imaginaire de la science-fiction pour faire de l’humour. Il y a quelques jours, c’était une courte histoire très touchante pour le père que je suis qui est sortie.
Elle est en anglais, mais je vous la traduis au besoin.
— Je m’imagine souvent rencontrer une personne célèbre d’il y a plusieurs siècles en lui expliquant la science moderne.
— Ce serait si excitant de voir la réaction de Galilée, Newton, Faraday, Mendeleïev, Curie, Darwin ou Archimède lorsqu’ils apprendraient ce que nous savons maintenant.
— Mais, ensuite, je me rappelle que personne n’a vécu bien plus longtemps qu’un siècle.
— Tous ces gens sont morts. Irrécupérables. Au-delà de la portée de la technologie, peu importe à quel point elle peut se développer.
— Mais toi, mon petit.
— Tu n’es pas différent du premier humain.
— Tu n’as pas 200 ans ou 2000 ans. Tu as 200 000 ans.
— Et je vais tout te montrer.
C’est une illustation tellement forte et juste de la fierté et du rapport à la transmission du savoir que je peux avoir avec mon enfant. J’essaie de transformer le sentiment que cette bédé me donne en mots et je n’y arrive pas.
Reste que je sais que j’aurai ce sentiment encore longtemps et qu’il est central dans ce qui me constitue comme père. Je vois déjà cette fascination dans le regard de Laurent. Et je sais que je la verrai encore longtemps.
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