La goutte qui fait déborder le vase
Depuis quelque temps, Simon et moi sommes très déçus de La Presse et La Presse + qui semble prendre un virage sensationnaliste qui me fait un peu peur. Aujourd’hui, l’article « La petite enfance » signé par Pierre Foglia est venu mettre de l’huile sur le feu. Après avoir partagé le texte sur ma page Facebook, j’ai compris que je n’étais pas la seule à me sentir attaquée personnellement dans mon rôle de parent. Plus encore, j’y note un jugement gros comme le bras indiquant qu’on est une belle gang d’irresponsables :
As-tu déjà pensé que ça coûtait moins cher pour « parker » ton bébé de 7 heures du matin à 5 heures du soir que pour « parker » ton char ?
Parker son enfant… Vraiment c’est de toute beauté. Aucun mot sur la possibilité que, peut-être, les enfants, ils aiment ça aller voir leurs amis, de la même manière que je m’épanouis dans mon travail/études. Une critique des CPE ça passe toujours, mais là, il y a bien pire.
J’y dénote un sous-entendu peu subtil voulant un retour des femmes à la maison. Après tout, être mère doit être un sacrifice ne trouvez-vous pas ?
Les garderies seraient moins envisagées comme des parkings ou des orphelinats à temps partiel. Elles accueilleraient moins d’enfants de 0 à 3 ans, les parents prendraient de plus longs congés de maternité, un enfant de 18 mois n’a rien à faire en garderie, il s’y ennuie de ses parents, c’est tout.
Un congé de maternité ? Mais bien sûr ! Le papa n’a rien à voir dans cette histoire. D’ailleurs, mention spéciale à ce magnifique avertissement :
J’ai averti ma fille : si t’as un enfant, tu le mets pas à la garderie. Tu me le donnes.
Cher futur grand-papa (ou grand-maman*), tu as raison, elle va te le « donner » tu es sûrement mieux qualifié que quiconque pour la tâche…
Ouf! Oui pas de doute, ce texte me fâche. Vous savez pourquoi ? Parce que j’ai la certitude profonde que la grande majorité des parents font de leur mieux. Oui, maintenant les deux parents travaillent et je ne crois pas que ce soit tous les enfants qui y perdent au change. Mon Laurent est un être heureux, épanoui, éveillé, comme la très grande majorité des enfants que je connais. Non, je ne le « parke » pas à la garderie. Il y est bien, avec deux éducatrices formidables et des amis souriants. Nous y sommes tous heureux, le papa y compris.
* Ajout : on m’indique que l’auteur « cite » les propos d’une éducatrice plutôt que de parler en son nom. Or, il n’y a pas de de guillemets dans le texte : j’avoue avoir été confuse par le dialogue. Vous me direz que c’est le style de l’auteur… Hum… Mouin. Vous pouvez-donc remplacer « grand-papa » par « grand-maman ». Mon opinion reste la même.
** La suite de ce billet est ici : Trop-plein
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