Trop-plein
Après la petite tempête d’émotions que je viens de vivre, j’ai envie de faire un retour sur mon dernier article « La goutte qui fait déborder le vase » en réponse à la chronique de Pierre Foglia « La petite enfance ». Oui, ce texte est venu me saisir dans les tripes et ça va beaucoup plus loin que le texte en lui-même. Ce témoignage « anonyme » est le reflet de ce que bien des gens pensent des nouveaux parents : ils sont des sans-coeur égocentriques et leurs enfants sont les derniers de leurs soucis. Ils prennent une année de congé parental (des vacances pourquoi pas ?) et puis hop les petits, bon débarras…
Et c’est tellement pas cher ! Sais-tu que dans une garderie de 100 enfants, il y en a environ une dizaine qui ne prennent jamais de vacances ? Sont là été comme hiver. Seraient là les week-ends si c’était ouvert. Et à Noël aussi, je crois bien.
Cette vision est à mille lieux de la réalité des nouveaux parents que je côtoie. On est bien sûr ici devant des fausses statistiques inventées. Mais admettons qu’il s’agit de données vérifiables, on ne pourrait pas plutôt dire que 90% des parents font des pieds et des mains pour offrir la meilleure vie possible à leurs enfants ?
Le vrai fléau de notre décennie ce n’est pas ce mutisme parental qu’on tente de nous faire avaler. Non, c’est la culpabilité de n’en faire jamais assez, d’être constamment infantilisés par ces « professionnels », souvent improvisés, toujours là pour nous dire qu’on ne fait pas la bonne chose. Oui, on les a lu toutes les recommandations d’accord ? Est-ce trop difficile d’assumer qu’on est capable de faire des choix éclairés en toute connaissance de cause ? Cela s’applique à une pléthore de sujets que j’ai déjà abordés et que je ne prendrai pas la peine d’énumérer ici. Mais le constat est assez évident : on considère qu’on est pas habilité à prendre des décisions réfléchies qui varient selon les individus.
Est-il possible que les deux parents aient volontairement fait le choix de travailler pour le bien-être de leur famille ? Contrairement à la chronique qui indique, sans nuance, que l’enfant devrait obligatoirement rester avec un des parents (et on précise bien la mère en spécifiant un congé de maternité), je suis d’avis qu’il faut plutôt voir le tempérament de l’enfant et de juger à partir de là.
Et si la garderie convenait à plusieurs familles ?
Voyez-vous, cette dite « famille » n’est pas la structure stable qu’on a toujours tenté de nous le faire croire. Un modèle unique qui va à sens unique. Oui on le ressent cette impression « qu’avant c’était tellement mieux ». C’est ça que je veux dire avec ma mention sur ma perception d’un idéal du retour de la maman à la maison pour tous, comme si on devait mettre tout le monde dans le même panier.
Je remets la citation qui indique clairement que c’est à la maman que revient le soin de s’occuper de la marmaille. Je m’excuse à ceux qui disent qu’il n’est pas question de cela, mais le tout apparaît en ordre dans le texte :
Les garderies seraient moins envisagées comme des parkings ou des orphelinats à temps partiel. Elles accueilleraient moins d’enfants de 0 à 3 ans, les parents prendraient de plus longs congés de maternité, un enfant de 18 mois n’a rien à faire en garderie, il s’y ennuie de ses parents, c’est tout.
J’ai dit à mon amie tu sais ma belle, c’est pas pour te traiter de mongole ni rien, mais ton discours me rappelle celui du bon docteur Chicoine, tu connais le bon docteur Jean-François Chicoine ? Il a dressé tout le Québec contre lui en disant qu’on ne devrait pas mettre des enfants de moins de trois ans à la garderie…
Il a complètement raison. Il a eu tort de le dire avec autant d’arrogance et de provocation, mais sur le fond il a raison. Je te le répète du haut de mes 25 ans d’expérience : un enfant de 18 mois ne devrait pas aller en garderie. J’ai averti ma fille : si t’as un enfant, tu le mets pas à la garderie. Tu me le donnes.
Si un enfant de moins de 3 ans ne devrait pas aller à la garderie il est où ? À la maison non ? Et puisqu’il parle de « congé de maternité », il parle de la mère bien sûr. À moins que ce ne soit une erreur de choix de mot (ce qui serait étonnant pour Foglia), ce qu’il pourrait préciser dans une prochaine chronique.
Qu’on me comprenne bien. J’ai énormément d’admiration pour les mamans à la maison (et les papas bien sûr!), j’en avais déjà parlé dans mon article « Cheminement ». L’important c’est que chacun des membres de la famille se sente bien et en accord avec la décision.
La solution n’est certainement pas de faire porter l’odieux sur les jeunes parents qui seraient les responsables de l’augmentation du taux d’enfants autistes et Asperger par le choix de la garderie… Là il y a de quoi argumenter…
Je suis entièrement d’accord qu’il faudrait trouver des alternatives financières ou des changements d’horaire pour aider la conciliation travail-famille ou la conciliation travail-famille-études. Augmenter la durée du congé parental serait aussi une bonne option. C’est la raison de la création de ce blogue… Pour y arriver, il faut ouvrir le dialogue…
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