Le risque d’écrire
Faire le choix de débuter un blogue n’est pas sans risque. Simon et moi avons choisi de jouer la carte de l’honnêteté et de parler de sujets qui peuvent facilement déraper parce qu’ils touchent des cordes sensibles. Depuis le début de cette aventure, j’ai reçu de merveilleux témoignages, tout autant que de virulentes critiques. Je vous mentirais si je disais que je n’ai pas parfois l’impression que « tout ce qu’on dit pourrait être retenu contre nous ». Je pense à nos relations avec nos proches, tout autant que d’une carrière future par exemple. Nous n’avons pas d’hébergeur ou de journal populaire pour nous « backer » dans le cas des dérives. On se doit d’assumer entièrement ce qui apparaît ici.
Malgré tout, j’ai le sentiment profond que ce que nous faisons est important. Il existe bien peu de tribunes permettant de s’exprimer librement et dans le respect sur le web. Je n’ai pas de chiffres à l’appui, mais j’ai bien l’impression que les jeunes générations s’informent beaucoup plus sur ces nouvelles plateformes que dans les livres peer-reviewed. Ça a bien sûr ses avantages et ses inconvénients.
Alors qu’Alexandre Rodtchenko prôclamait l’importance des « livres » en U.R.S.S. en 1924, je crois que le « web » est maintenant un nouvel outil, révolutionnaire à sa manière.
Ça a du bon, bien sûr, mais les abus sont aussi choses courantes.
Aujourd’hui, je suis tombée sur l’article « Shitstorm en vue ma jolie » par Lili Boisvert et j’avoue que ça a ajouté une nouvelle touche de stress dans la réalité des écrits publiés dans Internet. L’auteure relate de violents cas de cyber-intimidation à caractère sexuel. Les victimes sont plus souvent qu’autrement les femmes. Ces phrases misogynes m’ont fait frissonner de dégoût. C’est si facile de commenter un texte anonymement, continuer sa vie comme si de rien était, faire semblant que notre geste est sans conséquence pour l’autre personne derrière l’écran. J’en ai marre de ces trolls masqués qui viennent polluer la majorité des sites que je visite. Ça en dit long sur notre société…
Outre les conséquences psychologiques pour les femmes qui lisent ces commentaires agressifs et dégradants, ces comportements souvent publics envoient un terrible message aux autres femmes qui souhaiteraient prendre la parole dans la sphère publique.
Pas de doute que la lutte féministe est encore d’actualité…
Me taire ? Jamais. J’espère que mon cri du coeur sera entendu par tous ceux qui ont le courage de leurs opinions.
Laisser un commentaire