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De la promotion vers le soutien à l’allaitement

5 février 2014 | Filed under: Allaitement, Histoire and tagged with: Alternative Naissance, Chantal Lavigne, consultante en lactation, Ibclc, ibcle, Ligue La Leche, Nourri-Source

Je viens tout juste d’avoir une conversation sur Facebook avec Chantal Lavigne, consultante en lactation Ibclc et elle a mis les mots sur une vision que je n’arrivais pas encore à nommer : l’importance du soutien à l’allaitement au Québec alors que la perspective est plutôt tournée vers la promotion. Cette dernière tangente me semble plus risquée parce qu’elle peut sous-tendre des discours culpabilisants. Serait-il possible d’envisager que c’est plutôt de l’aide tangible et concrète que les nouveaux parents ont besoin lorsqu’ils souhaitent allaiter leur enfant?

La maman qui en est à ses premiers débuts d’allaitement demande souvent un support immédiat, une écoute compréhensive et de conseils de gens empathiques et qualifiés. Je suis moi-même en formation pour être marraine d’allaitement Nourri-Source et accompagnante à la naissance chez Alternative Naissance. J’ai à coeur d’être un soutien au meilleur de mes connaissances, mais dans l’éventualité d’un trouble médical, je ne pourrais bien sûr pas déceler des anomalies. La solution est de référer aux médecins ou aux infirmières des Halte-allaitement du CLSC. Mais voilà, c’est bien beau sur papier, mais on le sait, le support médical est difficile d’accès. Les rares minutes passées dans un bureau de consultation ne sont pas toujours les plus aidantes… Quoi faire quand les problèmes perdurent?

Le soutien d’une personne d’expérience a toujours été une façon d’encourager les femmes à continuer l’allaitement, comme en témoigne cette oeuvre d’art vue sur la page « Photos et documents d’allaitement à travers les âges ». L’oeuvre La maman à la mode ou La commodité des robes modernes par James Gillray (1796) a d’ailleurs comme particularité de se présenter comme l’ancêtre des vêtements d’allaitement.

La maman à la mode ou La commodité des robes modernes, James Gillray (1796)

La maman à la mode ou La commodité des robes modernes, James Gillray (1796)

C’est en lisant sur le sujet de la périnatalité que je suis tombée sur l’existence des consultantes Ibclc, le travail de Chantal justement. Son site web est ici. Les consultants sont reconnus internationalement et inscrits au « International Board of Lactation Consultant Examiners», un examen et des mises à jour fréquentes qui attestent de leurs qualifications suite à un processus rigoureux et en accord avec les recherches actuelles. Il existe d’ailleurs une Association québécoise des consultantes en lactation des diplômées de l’IBCLE.

Je m’étais renseignée pour le plaisir sur les préalables de cette formation et je m’étais vite aperçue de la difficulté à avoir accès à cette formation et à ce savoir pertinent. Mais au-delà de ma propre situation, je me suis mise à rêver qu’il soit possible de rendre accessible ce soutien à un plus grand nombre de maman voulant allaiter. Comment pouvons-nous y arriver ? Le gouvernement, les universités, les écoles de formation en périnatalité ne pourraient-ils pas tirer profit de ces spécialistes de l’allaitement pour partager leurs connaissances et former des gens qualifiés? Alternative-Naissance ajoute maintenant un volet de formation en allaitement pour les accompagnantes à la naissance. La direction de la santé publique offre aussi une « formation de base en allaitement maternel», mais impossible d’en savoir plus sur le contenu. La ligue La Lèche est ressource très utile. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les inscrire dans les commentaires. Ce sont des initiatives à encourager et à financer par nos gouvernements.

Je pense ne pas me tromper en disant que ce sont les mamans, les papas et les bébés qui bénéficieraient de ce soutien, essentiel à une expérience d’allaitement agréable pour tous.

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Written by Marie-Christine Pitre

En plus d’être la maman de Laurent, né le 4 juin 2012, je suis doctorante en histoire de l’art à l’UQAM. Je travaille sur le design québécois, plus précisément sur la chaise Solair créée par Fabio Fabiano et Michelange Panzini en 1972. Je suis passionnée par l’art, l’histoire et le design, mais aussi sur tout ce qui touche à la parentalité. Je suis membre du CELAT, de l’UAAC-AAUC et du Canadian Design Studies Network. J’ai rédigé le blogue Sur les traces du constructivisme alors que j’étais étudiante à l’Université d’État des sciences humaines de Russie, à Moscou. Je souhaite combiner mes passions et devenir accompagnante à la naissance en plus de rédiger ma thèse.

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6 Responses to "De la promotion vers le soutien à l’allaitement"

  1. Avatar Marianne Papillon dit :
    5 février 2014 à 14 h 18 min

    Concernant le contenu de la formation de base en allaitement, il s’agit d’une formation théorique classiquement de 15h. Elle aborde en détail l’Initiative Amis des bébés, le volet allaitement du Mieux vivre avec son enfant, et plus. En voici le contenu à peu près intégral, bonne lecture! (215 pages 😉 )

    http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/9b2df7ca1f70e73a852574d7006372de?OpenDocument

    Répondre
    1. Avatar Marie-Christine Pitre dit :
      5 février 2014 à 14 h 22 min

      Super ! Merci beaucoup pour ces précisions !

      Répondre
  2. Avatar Gabrielle Roberge dit :
    5 février 2014 à 16 h 18 min

    Dans la Baie-des-chaleurs, en Gaspésie, il y a le groupe d’entraide à l’allaitement « Supportons-lait ». Je suis marraine d’allaitement pour cet organisme et je suis jumelée à des ‘filleules » qui désirent de l’accompagnement dans l’apprentissage de l’allaitement….(J’ai d’ailleurs eu une formation donnée par Marianne Papillon!)

    Répondre
    1. Avatar Marie-Christine Pitre dit :
      10 février 2014 à 11 h 05 min

      Excellente initiative ! Merci de partager 🙂

      Répondre
  3. Avatar Sara Houle dit :
    5 février 2014 à 16 h 30 min

    Personnellement, c’est surtout les renseignements et l’aide fournie par les infirmières à l’hôpital que j’ai trouvé déficitaires… J’avais beau avoir choisi un hôpital « ami des bébés », je n’ai pas trouvé que les infirmières s’y connaissaient beaucoup en allaitement! Après coup, j’ai appris que les infirmières suivent un cours de trois jours sur l’allaitement… TROIS JOURS! Il me semble que c’est bien peu! Pour la plupart des femmes, c’est quand même les infirmières de l’hôpital qui assurent l’introduction à l’allaitement! Et quand j’ai voulu avoir accès à la consultante en allaitement dont les services étaient publicisés à l’hôpital, on m’a répondu que la consultante allait venir à l’hôpital jeudi, et on était vendredi… Je n’ai donc pas eu accès à ses services! Pourtant, ça m’aurait été tellement utile!

    Je suis on ne peut plus d’accord avec toi : il est temps de passer de la parole aux actes, c’est-à-dire de passer de la promotion au soutien! Il faudrait arrêter de toujours culpabiliser les femmes quand elles ont des problèmes avec l’allaitement : si on a une maman qui est motivée à allaiter mais qui éprouve des difficultés, pourquoi lui répéter ad nauseam que c’est de sa faute si elle éprouve ces difficultés??? Il faudrait plutôt l’aider!

    Merci pour ce billet qui porte sur un sujet qui me touche beaucoup! Et vive Chantal Lavigne, je l’adore! Elle a d’ailleurs participé à une initiative de sondage sur l’appréciation des soins reçus en regard à l’alimentation du nouveau-né, dont le compte Facebook est ici : https://www.facebook.com/mamhjlr?ref=ts&fref=ts
    J’ai bien hâte de voir les résultats de ce sondage!

    Répondre
    1. Avatar Marie-Christine Pitre dit :
      10 février 2014 à 11 h 12 min

      Ton expérience m’a fait beaucoup réfléchir dans les derniers jours. C’est plutôt farfelu de penser que la journée de l’accouchement à l’hôpital influence les services reçus. L’absence d’une personne-ressource est ici d’une grande tristesse puisque tu n’as pas pu être soutenue au moment où tu en avais besoin.

      Je ne peux m’empêcher de me questionner sur les changements qui devraient être mis en place pour offrir ce soutien si important… J’ai l’impression que le milieu médical aurait tout à gagner à changer son approche et accepter d’inclure dans ses rangs du personnel qualifié ayant reçu une formation approfondie.

      Répondre

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