Une vie entre parenthèses
Un blogue de parents-étudiants
Une vie entre parenthèses
Navigation
  • Accueil
  • À propos
  • Auteurs
  • On écrit sur nous
  • Accompagnement à la naissance
You are here: Home › Thèses › Désolation
← Journée internationale de la femme
La publicité et le placement de produits sur les blogues de parents →

Désolation

10 mars 2014 | Filed under: Thèses

Je suis généralement de nature assez positive face à mon statut de maman-étudiante au doctorat. Or, dans les derniers jours je suis tombée sur des données particulièrement déprimantes qui m’ont obligé à reconsidérer le milieu universitaire dans lequel j’évolue.

Samedi, c’était la journée internationale de la femme. Comme Simon l’écrivait si bien, les femmes canadiennes ont encore bien du chemin à faire pour être respectées dans les hauts lieux de savoir que ce sont les universités. Elles sont parfois victimes d’agressions, de viol ou on tente de limiter leur progression professionnelle. Comme l’écrit Nathalie Collard dans l’article Non, le sexisme n’est pas mort, c’est malheureusement un constat peu encourageant, malgré toutes les années de lutte féministe.

Je suis malgré tout choyée, j’ai une famille qui m’a toujours soutenue dans mes études, un mari dévoué qui oeuvre aussi dans cet univers. Nous ne mentirons pas, nous avons le privilège d’avoir pu obtenir des bourses de recherche et l’encouragement de nos professeurs. Jusqu’à tout dernièrement, nous étions confiants de nous trouver une place dans ce milieu. Mais voilà que les chiffres publiés dans l’article Faire de longues études pour mal gagner sa vie est venu me heurter d’une manière presque violente. Bien sûr, je suis au courant qu’il s’agit d’un milieu concurrentiel. On y apprend que 63% des postdoctorants ont un revenu brut de moins de 45 000$ annuel et que 33% ont des enfants à charge. Les chiffres me choquent, me peinent, me désolent…

Pourquoi? Parce qu’on ne dit jamais à quel point être un chercheur universitaire est difficile. On est souvent perçus comme des bébés gâtés qui vivent grassement au crochet de l’État. Mais il y a pire. The Guardian a publié l’article There is a culture of acceptance around mental health issues in academia. On peut y lire à quel point les problèmes de santé mentale pour les étudiants de cycles supérieurs sont connus, mais souvent évités, presque banalisés. Certains étudiants à bout de souffle iront même jusqu’à se suicider :

It is all too common to see PhD students work themselves to the point of physical and mental illness in order to complete their studies. It is less common to see PhD students who feel that they are under such pressure that the only option is suicide. But it does happen. There is a culture of acceptance around mental health issues in academia – and this needs to change.

Simon a déjà obtenu un emploi où un collègue venait de s’enlever la vie… C’est la triste réalité qu’on ne veut pas voir. Combien de fois j’ai senti la panique s’emparer des chercheurs près de moi, n’en pouvant plus de se rythme effréné? La pression est forte, on nous demande, que dis-je, on nous exige l’excellence dans tout. Qui peut arriver à maintenir le rythme? Les quelques rares qui obtiennent un poste continuent pendant de longue années à tenter de « prouver » leur compétence… D’autres s’essoufflent, quittent le domaine universitaire devenu trop lourd à porter.

On le sent partout qu’on n’y arrive plus… On étudie toute notre vie, porté par cet amour de la recherche, on s’endette, mais on reste confiant. Puis, on devient de plus en plus désabusé… Mais triste surtout.

Une structure vacillante

Une structure vacillante

Comme femme et maman j’ai parfois l’impression qu’on me ferme la porte. D’ailleurs la règle numéro pour 1 pour les chercheuses universitaires est de ne pas avoir d’enfant. Mary Ann Mason l’écrit dans l’article In the Ivory Tower, Man Only :

For men, having children is a career advantage. For women, it’s a career killer.

Il y a d’ailleurs très peu de mamans qui sont professeures d’université. Je lève mon chapeau à toutes celles qui y sont arrivées.

Comment expliquer cette pause du congé parental à un milieu obsédé par la performance? D’ailleurs, de plus en plus d’hommes universitaires souhaitent aussi passer plus de temps avec leur enfant. Mais une carrière universitaire c’est un dévouement constat, obsessif, qui se concilie très mal avec la vie familiale.

Pourquoi n’existe-t-il pas de poste universitaire avec une tâche allégée? Faut-il absolument sacrifier notre santé mentale pour oeuvrer dans le milieu universitaire?

J’ose espérer qu’on arrivera un jour à transformer les universités. Il le faut pour le bien-être de tous.

Did you like this article? Share it with your friends!

Tweet
Avatar

Written by Marie-Christine Pitre

En plus d’être la maman de Laurent, né le 4 juin 2012, je suis doctorante en histoire de l’art à l’UQAM. Je travaille sur le design québécois, plus précisément sur la chaise Solair créée par Fabio Fabiano et Michelange Panzini en 1972. Je suis passionnée par l’art, l’histoire et le design, mais aussi sur tout ce qui touche à la parentalité. Je suis membre du CELAT, de l’UAAC-AAUC et du Canadian Design Studies Network. J’ai rédigé le blogue Sur les traces du constructivisme alors que j’étais étudiante à l’Université d’État des sciences humaines de Russie, à Moscou. Je souhaite combiner mes passions et devenir accompagnante à la naissance en plus de rédiger ma thèse.

← Journée internationale de la femme
La publicité et le placement de produits sur les blogues de parents →

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Catégories

  • Accouchement
  • Allaitement
  • Design
  • Général
  • Genres
  • Histoire
  • Médias
  • Parents
  • Thèses
  • Vie quotidienne

Archives

  • janvier 2016
  • décembre 2015
  • juin 2015
  • mai 2015
  • avril 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • septembre 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014
  • janvier 2014
  • décembre 2013
  • novembre 2013
  • octobre 2013
  • septembre 2013
  • août 2013
  • juillet 2013
  • juin 2013

Introduction

Lire depuis le début
  • Notre premier article

En bref

Une vie entre paren(thèses), c’est le blogue de deux parents conjoints qui ont aussi en commun d’être étudiants au doctorat en même temps. L’idée est de pouvoir discuter des sujets concernant la parentalité avec les particularités et aléas de la vie d’étudiant.

Abonnement par courriel

Articles récents

  • Plus parents, moins thèses
  • Un nouveau chapitre
  • Mon petit homme a 3 ans
  • La partialité parentale expliquée par Normand Baillargeon
  • Un printemps tardif

Commentaires récents

  • Léa Lefevre-Radelli dans L’étudiant entrepreneur, les bourses d’études et le congé parental
  • X noir avec tuyau coulissant dans Grand-maman Imelda
  • Léa dans L’étudiant entrepreneur, les bourses d’études et le congé parental
  • Simon Dor dans L’étudiant entrepreneur, les bourses d’études et le congé parental
  • Léa Lefevre-radelli dans L’étudiant entrepreneur, les bourses d’études et le congé parental

Entourage

  • Bobby Grégoire
  • Feel O’Zof
  • Julie Ménard
  • Nanoarchitecture
  • Parenthèse vidéoludique
  • Sur les traces du constructivisme

Parents

  • Ce que j’ai dans le ventre
  • Chroniques d’une mère indigne
  • Découvrir la maternité
  • Émotions in vitro
  • Frank Bérubé
  • L’amour est patient… et nous aussi!
  • La semaine rose
  • La vie avec Laurent
  • Les (Z)’Imparfaites
  • Madame Chose
  • Maman a un plan
  • Maman Éprouvette
  • Mylen Vigneault
  • Paule Mackrous
  • Papa ne prêche pas
  • Simplement 2
  • Un gars un père
  • Véronique Martel

Communautés

  • CSPE-UdeM
  • CSPE-UQAM
  • Les Parents-étudiants du Québec

Méta

  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • Site de WordPress-FR

Étiquettes

#realmamalife Allaitement Anniversaire Argent Cadeaux Ce que j'ai dans le ventre Congé parental culpabilité Désordre Examen de synthèse famille Féminisme Fête des pères Garderie Gestion du temps grossesse Hip-hop Ibclc Jeux Olympiques Jeux vidéo Josée Bournival La Presse Le Devoir Maman Éprouvette Marianne Prairie Moscou Ménage Noël Paternité PFCE Photographie Rap français Rentrée Russie Sciences humaines Sentiment Sexisme ordinaire Simplement 2 StarCraft Université de Montréal UQAM web Écriture Éducation Égalité des sexes

© 2021 Une vie entre parenthèses. En-tête réalisé par Jean-Nicolas Pitre.

Powered by Esplanade Theme and WordPress