Quelques mots sur cet intense besoin d’écrire…
« La vie m’impose ces thèmes
Et que j’aime ou que je n’aime pas n’est pas le problème
J’en parle quand même »
— Sako, sur Chiens de paille, « Maudits soient les yeux fermés », Taxi (1999)
En discutant avec un ami récemment, je me suis rendu compte que de faire un blogue sur ma parentalité projetait l’image que la parentalité est quelque chose d’intense pour moi. Ça semble évidemment montrer qu’en plus du temps normal qu’être parent demande, je m’ajoute la contrainte d’écrire sur ce qu’être parent demande. Je me suis rendu compte au fond que ce n’est pas tant qu’être parent soit un rôle que je prends plus à coeur que la normale des gens: c’est plutôt qu’écrire a un rôle fondamental dans ma vie. Il devient donc normal que j’écrive sur ce que je vis.
Le temps d’écrire
Dès la naissance de mon fils, j’écrivais que je n’avais pas le temps d’écrire: c’est par une analogie avec un jeu vidéo que j’ai trouvé la manière de décrire le sentiment qu’on a à ne pas trouver le temps de faire quelque chose.
Aussi étonnant que ça puisse paraître, être lu est pour moi complètement secondaire par rapport à écrire. J’écris même si je ne suis pas lu: j’ai bien sûr deux blogues, dont un qui concerne plus précisément mes intérêts de recherche, mais je ne publie pas tout ce que j’écris sur l’une des deux plate-formes. J’écris un peu partout sur un peu n’importe quoi, sans que ça n’aboutisse nécessairement à un texte fini et lisible.
L’entreprise de ce blogue est en partie liée justement au plaisir d’être lu, de partager des réflexions avec des gens qui vivent des événements semblables à ceux que je vis. Bien sûr, un billet complet demande plus de précision dans le travail que des notes éparses non-classées dans un cahier quelconque. Mais le travail d’écriture a toujours été présent dans ma vie et ne demande pas un investissement beaucoup plus élevé qu’avant. D’avoir quelques lecteurs avec qui partager ces émotions intenses vaut bien de prendre quelques minutes lors d’une sieste de Laurent pour peaufiner mes écrits.
C’est l’écriture de ma thèse qui en prend un plus grand coup… Écrire un projet d’une telle ampleur avec une logique argumentative globale et une cohérence interne demande davantage que quelques minutes par jour ça et là. Mais ça, j’aurai le temps d’en parler encore longuement ici.
L’intensité d’être parent
Au final, ce qui me semble évident à mon expérience de parent, c’est qu’avoir un enfant demande du temps et est un investissement émotionnel intense. Je suis convaincu qu’un parent qui n’écrit pas sur son expérience parentale n’en est pas moins intensément investi dans la relation avec ses enfants.
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