Vis la vie la plus heureuse qui soit
Je suis une personne qui me laisse guider par mes instincts et mes feelings. Ils ne m’ont jamais trompés et j’apprends énormément grâce à eux.
Dernièrement, j’ai ressenti une urgence à aller effectuer un peu de magasinage. Rien de bien étonnant quand on me connaît. Je suis allée sur une petite boutique sur St-Hubert et j’ai essayé une jolie robe rouge. Le problème, c’est qu’il n’y en avait pas à ma grandeur. Les employés ont gentiment appelé une autre succursale au Centre-ville pour la mettre de côté. Le lendemain, je pars donc avec Simon et Laurent me procurer la dite robe. Vous devez bien vous demander où je veux en venir. J’y arrive.
J’essaye le vêtement et c’est parfait. En me rendant à la caisse, j’aperçois un superbe sac à main en rabais avec un magnifique oiseau noir sur un fond jaune vieillot.
C’est toujours comme ça quand je magasine, j’ai un coup de foudre pour des objets. Je l’achète et le mets dans le sac. Heureuse de mes achats, nous sortons en famille de la boutique.
Devant nous, surgit un mendiant. Je fais le saut. C’est un homme très gravement brûlé, sans reconstruction, sans main, qui apparaît devant nous. Mon réflexe a été de me mettre devant Laurent pour ne pas qu’il le voit. Simon et moi répondons que nous n’avons pas d’argent. Je réalise que j’ai été très ébranlée par cette rencontre et je quitte, tremblante.
Je ne retouche pas à mon sac à main jusqu’au jour du congrès de l’histoire du jeu vidéo auquel Simon devait participer. C’est une mauvaise journée, Simon fait une crise de panique et n’arrive pas à faire sa conférence. Nous sommes tous les deux tourmentés par l’événement. Dans la salle du colloque, mon esprit divague et je m’attarde aux détails de mon nouveau sac. Trois éléments de l’image captent mon attention. Il y a d’abord la date du 14 mai 1923 d’apposé sur le sac, dans un style dactylographié, un peu à la manière de l’iconographie qu’on tente de créer sur ce blogue.
Mon projet de maîtrise se concentre sur la période soviétique des années 1923-1924. C’est une période de grands bouleversements. Leur objectif ? Changer le monde grâce aux objets du quotidien.
Je trouve cela surprenant. Drôle de hasard.
Il y a aussi l’imprimé d’un billet de monnaie. Ce sont des livres anglaises. C’est à Londres que j’ai fait la majorité de mes découvertes de maîtrise lors de l’exposition « Rodchenko & Popova : Defining Constructivism » et à la journée d’études « Constructivsim and the Art of Everyday Life » à la Tate Modern de Londres en 2009.
Finalement, il y a cette mention, on ne peut plus claire : « Live the happiest life you can » que je traduis par « Vis la vie la plus heureuse qui soit »… Je vous transmets le message…
Pourquoi est-ce que ça prend toujours des drames pour réaliser la fragilité de la vie? On a beau faire du mieux qu’on peut, la mort peut surgir n’importe quand. C’est un constat qui nous serre la gorge, qu’on ne veut pas voir, mais c’est la réalité. La tragédie du Lac-Mégantic nous l’a tristement appris… La rencontre avec cet homme brûlé est venu rendre évident qu’on ne connaît jamais l’avenir.
Disons-le : vivre heureux, c’est maintenant.
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