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L’enfant dans le coeur

27 septembre 2013 | Filed under: Parents

Cette semaine, j’ai lu plusieurs textes qui m’ont fait réfléchir sur la vie. Je me suis heurtée à des commentaires blessants qui me confrontent à ma série sur les tabous*. C’était déjà un thème qui me touchait tout particulièrement, mais cette semaine, j’ai eu la confirmation que mes impressions étaient véridiques suite à la lecture de commentaires blessants.

Tabou #4 : Parler d’infertilité

L’infertilité est un sujet délicat qui soulève des réactions souvent bien opposées. D’un côté, il y a ceux qui préfèrent penser que ça n’existe pas ou pire, que les seuls responsables de cette réalité sont les couples infertiles eux-mêmes qui devraient « arrêter d’y penser ». L’article « C’est vraiment vraiment gentil mais » du blogue de la Madame donne un nouvel éclairage sur ce point de vue qui se veut « bien intentionné », mais qui se trouve à être tout à fait l’opposé…

À l’autre bout du spectre, on retrouve ceux qui ne pensent qu’au volet économique engendré par le remboursement des traitements de fertilité. On y lira un splendide éventail de pseudo-spécialistes qui ne pensent qu’à leur porte-feuille et pour qui l’infertilité n’est « pas une maladie ». Pour plusieurs, la baisse de la fertilité est encore une fois la responsabilité des couples, qui ont trop tardés à avoir des enfants.

C’est d’ailleurs sur ce point que mon poil m’hérisse tout particulièrement. J’y vois une sorte de désinformation des médias qui font des cas d’exception des cas de figure plus généraux. Des articles aux titres clairement connotés « Procréer à tout prix » par Ariane Krol ou « Les Québécoises plus âgées que les autres Canadiennes » par Pascale Breton ne dressent pas le portrait de tous les couples. Dès l’introduction du deuxième article, on apprend ceci :

Au Québec, plus du quart des femmes ayant recours à la fécondation in vitro sont âgées de plus de 40 ans. C’est le taux le plus élevé au pays. Or, seule une minorité d’entre elles réussiront toutefois à devenir enceintes.

On y apprend que plus de 25% des femmes ont atteint la quarantaine au moment de la FIV et cela inquiète les médecins. N’étant pas au fait de tous les enjeux liés à la procréation dite « tardive », je préfère ne pas me prononcer sur cette situation. Par contre, ce constat met en lumière un autre fait hautement éclairant : environ 75% des femmes (je préfère dire couples) infertiles n’auraient pas le profil qui est toujours énoncé dans les médias.

Quand la cigogne ne trouve pas son chemin. Crédit FrancoiseGomarin.fr

Quand la cigogne ne trouve pas son chemin. Crédit FrancoiseGomarin.fr

Le cri du coeur de Julie Marchiori publié par Patrick Lagacé dans La Presse dans l’article « La procréation assistée, à hauteur de maman » est particulièrement émouvant et exemplifie tous ces couples laissés- pour-contre dans la foulée du débat éthique. Leur rêve le plus cher est de donner la vie à cet enfant qui habite dans leur coeur depuis si longtemps, celui qui occupe toutes leurs pensées, la raison derrière ce dévouement infini :

On mettra au monde une citoyenne, made in Laboratoire. Active. Riche de son intelligence. Critique de son quotidien. Généreuse envers sa patrie et sa communauté.

Ce sont les commentaires laissés par le public qui sont venus m’ébranler profondément avec les propos si durs, si inhumains. J’ajoute ma voix à celle de l’auteur pour faire cesser ce tabou.

Je ne suis pas infertile, mais ma propre naissance relève des progrès de la science, de ces traitements, ardus et confrontants. Je suis tellement admirative devant le courage de ces parents en devenir. Impossible de rester insensibles à la lecture des écrits de la page de Emotions in vitro, de L’amour est patient, et nous aussi! ou de tous les témoignages lus sur les forums et autres blogues.

À tous nos détracteurs, allez les lire avant de juger, vous pourriez comprendre, enfin, le drame qui les afflige.

*Il s’agit d’une série qui comprend déjà les articles Les derniers tabous et Ouvrir la boîte de Pandore.

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Written by Marie-Christine Pitre

En plus d’être la maman de Laurent, né le 4 juin 2012, je suis doctorante en histoire de l’art à l’UQAM. Je travaille sur le design québécois, plus précisément sur la chaise Solair créée par Fabio Fabiano et Michelange Panzini en 1972. Je suis passionnée par l’art, l’histoire et le design, mais aussi sur tout ce qui touche à la parentalité. Je suis membre du CELAT, de l’UAAC-AAUC et du Canadian Design Studies Network. J’ai rédigé le blogue Sur les traces du constructivisme alors que j’étais étudiante à l’Université d’État des sciences humaines de Russie, à Moscou. Je souhaite combiner mes passions et devenir accompagnante à la naissance en plus de rédiger ma thèse.

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5 Responses to "L’enfant dans le coeur"

  1. Amelie dit :
    27 septembre 2013 à 13 h 23 min

    Marie-Christine, j’ai lu moi aussi les commentaires laissés à la fin de l’article de Patrick Lagacé et j’avoue que je n’en ai lu que 5 ou 6… J’ai dû m’arrêter parce qu’une envie irrésistible de tous leur CRACHER AU VISAGE m’est subitement venue… Je déclare sans gêne que ma fille est un bébé in vitro, que nous avons attendue pendant 5 ans, pour laquelle nous avons traversé de nombreuses épreuves et d’encore plus nombreux deuils. Alors que TOUS LES JOURS je remercie la vie de vivre dans un endroit qui permet maintenant à TOUS LES COUPLES infertiles, pas seulement ceux avec des moyens financiers impressionnants, de pouvoir tenter de concrétiser leur rêve de parentalité, je suis révoltée de constater que nombreuses sont les personnes, ignorantes et égoïstes, qui considèrent que ce choix de société ne leur servira pas… Et qu’en sera-t-il lorsque leurs enfants (créés sans assistance médicale) voudront à leur tour des rejetons mais n’y arriverons pas? Il seront tout d’un coup bien content de bénéficier de ce programme. Et qui sait, le remède du cancer ou du Sida viendra peut-être d’un « bébé InVitro » devenu grand.
    Est-il plus légitime de laisser des parents négligents avoir de nombreux enfants , qui seront ensuite pris en charge par l’état (oh mon Dieu, encore des frais!) de façon naturelle que d’aider des couples qui traversent de nombreuses épreuves (qui leur confirment à quel point ils veulent être parents)?
    Qui sont tous ces gens qui se permette de juger? Qui sont-ils pour oser affirmer que l’infertilité n’est pas une maladie parce qu’on n’en meure pas? Je n’ai pas assez de doits sur mes mains énumérer toutes les maladies qui ne sont pas mortelles! Bien que je ne souhaite ça a personne, un petit diable sur mon épaule me chuchote à l’oreille que ces personnes mériteraient de vivre l’infertilité plutôt que la parentalité… Peut-être qu’après elle apprécieraient à sa juste valeur (inestimable) ce cadeau qu’est un enfant, qu’il soit conçu naturellement, avec un peu ou beaucoup d’aide, ou adopté…

    Répondre
  2. Daniela dit :
    27 septembre 2013 à 13 h 43 min

    Je suis contre l’idée que si un couple ne peut pas avoir d’enfants naturellement, il n’a qu’à adopter! Adopter, ce n’est pas regarder un catalogue, choisir un enfant et te le faire livrer à la maison. J’avais fait des recherches au cours des années qui ont précédés les traitements concernant l’adoption et c’est presqu’une mafia. Avec mon conjoint, on s’était dit que si nous adoptions, on voudrait un enfant chilien, car c’est notre pays d’origine. Cependant, aucune agence québécoise ne fait affaire avec le Chili, je ne peux donc pas adopter dans ce pays. Si je résume, le Chili m’autoriserais à adopter un enfant, mais il ne pourrait pas entrer au Québec, car l’adoption ne serait pas reconnue tout simplement parce que personne ne ferait de l’argent avec nous. La seule façon pour moi d’adopter un chilien est que ce soit un enfant de ma famille et que la mère me le donne. Bref, c’est aussi dégueulasse que d’acheter un enfant. Et c’est presque ça en fait l’adoption. Tu fais affaire avec une agence qui fait affaire avec un pays. Les futurs parents se font bombarder de paperasse, de tests psychologiques, de stress et bien sûr ils doivent payer en moyenne 20 000$ et ce n’est pas garanti qu’ils auront leur enfant dans les délais indiqués au début! Sans oublier les cas qui font tout et n’ont pas leur enfant en bout de ligne!

    On s’était dit qu’on ferait max 1 fécondation. Pour 2 raisons: 1) C’est vraiment beaucoup de stress à vivre et 2) On mérite autant de donner la vie que les femmes qui choisissent de se faire avorter.

    Personne ne questionne les femmes qui avortent, c’est leur choix et il faut le respecter. Cependant, quand on voit certaines utilisent l’avortement comme une méthode de contraception, c’est aussi des fonds publics qui sont utilisés. De plus, avec tous les comportements irresponsables au niveau des méthodes de contraception et de toutes les ITS qui sont en augmentation, ne croyez-vous pas qu’il y a là aussi beaucoup de questionnements sur l’utilisation qui est faite des fonds publics? Combien coûte au système de santé une personne qui a le SIDA? Ai-je le droit de juger une personne qui a cette maladie? Je pourrais dire que nous, la société, n’avons pas à payer puisqu’elle s’est mise toute seule dans cette situation en ayant une relation sexuelle non protégée, mais je ne dirais pas cela, car personne ne mérite d’attraper des ITS et surtout pas le SIDA. Il me semble que les traitements du cancers et ceux du SIDA sont dans « les mêmes prix », non? Bon, c’est mon point de vue… Je ne veux blesser personne.

    En tout-cas, je ne me suis pas rendue à la fécondation, après avoir essayé pendant 1 an d’avoir un cycle complet et avoir choisi de prendre une pause de 3 mois… Diana a décidé de me faire la surprise de s’installer dans ma bedaine durant la pause… Cela nous a pris 9 ans de stress, de peur, de deuils, de déception… Même si la route pour avoir ma belle cocotte fut ardue, je suis plus que contente de l’avoir parcourue

    Répondre
  3. Karine dit :
    27 septembre 2013 à 14 h 03 min

    Bonjour,
    Moi je n’aime pas que les gens disent ‘bein adopte si tu as de la difficulté a concevoir….hahahaha laisser moi rires. De 1: L’ADOPTION coûte EXTRÊMEMENT CHER!! De 2: Une rencontre avec un psychologue est OBLIGATOIRE. De 3…le temps d’attente est en moyenne de 4 ans!!!

    L’ADOPTION est un trafic d’enfant légale effectuer par le gouvernement. On paie pour avoir un enfant.

    Quels parents ‘naturelles’ on eue a débourser 30 000$ JUSTE pour l’arriver de bébé? Quels parents ‘naturelles’ on eue un examen psychiatrique pour pouvoir avoir le ‘droit’ d’avoir leurs bébés? Et quels parents ‘naturelles’ on due attendre 4 ans, pour avoir le ‘droit’ d’avoir leur bébé?

    Répondre
  4. Marie-Ève dit :
    10 octobre 2013 à 15 h 15 min

    J’aurais pu écrire ce billet!

    On oublie souvent de montrer l’autre côté de la médaille. Ceux et celles qui ont commencé jeunes… Ceux et celles qui ont reçu un diagnostic d’infertilité dans la vingtaine ou début trentaine… Ceux et celles qui ont eu un cancer qui les ont rendu infertiles, voire stériles…

    Beaucoup de couple se sont lancés tête première dans les traitement à l’annonce de la gratuité. Un bon nombre d’entre-eux avaient fait le deuil des traitements par manque d’argent… Ils n’y croyaient plus. Puis, après 10 ans, 15 ans, voilà leur chance!

    Beaucoup de couple sont en FIV dans la trentaine… Après avoir essayé de concevoir dans leur chambre à coucher pendant 1-2-3 ans… Puis après avoir fait les traitements hormonaux… Puis les inséminations. Tout ça avec des pauses pour le corps et d’autre pour la tête…

    Et l’adoption?

    L’adoption, n’est pas LA solution miracle. Déjà, faut être prêt à recevoir un enfant amoché ou en carence (émotive, substance, etc.) (si on adopte au Québec surtout). Ce n’est pas tout le monde (déjà parents ou pas) qui peut se qualifier pour cette tâche. Les enfants en adoption n’ont pas besoin QUE de l’amour. Ensuite, il faut être prêt à débourser beaucoup d’argent (si on adopte à l’international). Étrangement, si on a pas d’argent en banque pour la pma, il n’y en a pas vraiment pour l’adoption… Allez savoir pourquoi! Et puis, faut être prêt à vivre avec les différences, avec le regard des autres, avec le fait qu’on aura pas vu cet enfant « bébé naissant » ou qu’il nous manque une partie de sa vie, avec le fait qu’on aura pas choisi son prénom (adoption au Québec), avec le fait qu’il n’aura pas nos gênes…

    Ce qu’on ne dit pas à propos de l’adoption internationale, c’est qu’il y a de moins en moins d’enfants disponibles pour l’adoption. Les pays préférant s’organiser eux-mêmes. C’est pas plus mal pour les enfants! Et puis, toujours pour l’adoption internationale, il faut pas être trop gros… Ni être ou avoir été atteint d’un trouble de santé mentale… Comme d’un trouble de l’adaptation ou pire d’une dépression.

    Bref, j’ai commencé les essais à 24 ans. J’ai réussi à concevoir à 30 ans. Une fois on m’a dit que si j’avais fait moins d’études ou que je ne m’étais pas concentrer sur mon boulot, j’aurais pu m’épargner la pma… Heeee NON!

    Et puis, pour l’adoption, j’étais à l’époque un peu trop grosse… IMC limite… Et puis, j’ai été mis en arrêt pour trouble de l’adaptation après l’annonce des diagnostics et de plusieurs autres facteurs… Et enfin, la banque refuse de nous prêter 25,000$ pour adopter.

    Bref…

    Merci pour ce billet! Je partage!

    Répondre
  5. Je suis chanceuse | Découvrir la maternité dit :
    19 mai 2014 à 16 h 49 min

    […] mois, j’ai lu ce billet, qui m’a beaucoup touchée. Ensuite, j’ai lu ces billets (#1, #2, #3 et #4). J’ai des amies qui ont ou qui ont eu des difficultés à concevoir. Personnellement, […]

    Répondre

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