Un article à tout prix?

La Presse semble sur le dossier de la garde partagée et des divorces en ce moment. Des sujets qui ne m’ont jamais touché personnellement mais qui, depuis la naissance de Laurent, me touchent davantage: je m’imagine ce que ça peut être de vivre sans mon enfant la moitié du temps. Ou moins de temps encore.

Un article signé Louise Leduc (la nouvelle Mère blogue), intitulé « La garde partagée à tout prix? », est basé sur une série d’entrevues avec des avocats spécialisés en droit de la famille. Ceux-ci expriment leurs inquiétudes par rapport à une hausse de gardes partagées, tout en avouant candidement qu’il n’y a aucune étude qui démontre leurs effets néfastes.

Image titrant l’article « La garde partagée à tout prix? » de Louise Leduc.

Plus encore, ils notent des études qui démontrent qu’en fait… il n’y a aucun impact! Leur inquiétude tient davantage au fait que les divorces arrivent maintenant alors que les enfants sont de plus en plus jeunes. Inquiétude légitime, mais encore faut-il des études sérieuses pour limiter le contact avec l’un des deux parents.

Le problème principal que je note de cet article, c’est qu’il n’y a aucun contenu pertinent. Dans les faits, si on avait vraiment voulu avoir des hypothèses crédibles ou des interrogations pertinents, on aurait interrogé des spécialistes du développement de l’enfant, soit des pédiatres, des psychologues, etc.

On me dira que les avocats voient la tendance puisqu’ils en sont aux premières loges. Cette tendance qu’ils voient en hausse est cependant très faible lorsqu’on la regarde quantitativement: c’est en fait seulement 23,2% des enfants qui sont en garde partagée suite à un divorce. Pour la forte tendance, on repassera.

Mais d’une manière ou d’une autre, la garde d’un enfant doit-elle être confiée majoritairement à l’un des deux parents sur la base d’hypothèses non-vérifiées? Le droit de l’enfant à voir également ses deux parents surtout dans les premières années cruciales me semble primer sur des intuitions d’avocats qui admettent eux-mêmes n’avoir aucune étude et aucune recherche les appuyant.

Ultimement, si recherche il y a, elle aurait dû être dans l’article. Et c’est ça qui me fâche, faire un article à tout prix, sans doute parce qu’en réunion, ça semblait une idée intéressante… même si, dans les faits, il n’y a rien à lire.