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Bons parents

17 décembre 2013 | Filed under: Général

À la lecture de la deuxième chronique de Foglia et de son amie sur les garderies, j’étais beaucoup plus calme et prête à recevoir leurs critiques. J’aurais pu vous dire que le titre « Drop-off center » laisse peu de place à l’interprétation. J’aurais pu m’insurger encore une fois du fait qu’il en rajoute sur les congés de maternité sans proposer aucune alternative. J’aurais pu, mais je préfère maintenant prendre le point de vue de ceux dont il est véritablement question : les bons parents.

Mon amie s’excuse pour Cuba. Pour les enfants malades. C’était maladroit. C’est pas les mauvais parents qu’elle voulait culpabiliser. C’est les bons.

Je tiens à les rassurer. Question culpabilisation on n’est pas en reste, ne vous inquiétez pas.

En terminant, la meilleure part de ces chroniques ce sont vos lettres, toutes griffes sorties, je ne vous ai jamais vus aussi combatifs, aussi pertinents, dieu que vous les aimez vos enfants. Mais bon vous avez votre carrière.

Là-dessus on est d’accord. Oui on les aime nos enfants. Oui on les aime nos carrières.

D’ailleurs cette mention m’a fait réfléchir sur les deux excellents livres que j’étais justement en train de lire. Il s’agit des livres Les tranchées par Fanny Britt et le Sel de la terre par Samuel Archibald. Ce sont deux deux courts essais parus récemment aux éditions Nouveau Projet (2013). Pour moins de 10$ chacun, c’est assurément mes meilleurs achats littéraires depuis bien longtemps.

Les tranchées par Fanny Britt et Le sel de la terre par Samuel Archibald

Les tranchées par Fanny Britt et Le sel de la terre par Samuel Archibald

Par souci de transparence, je vous indique dès maintenant que nous connaissons Archibald parce qu’il était dans le comité d’évaluation du mémoire de maîtrise de Simon. Je ne le connais pas personnellement outre mesure, mais j’aime ce qu’il écrit. Sa conjointe, Geneviève Pettersen a d’ailleurs collaboré au livre de Britt. Louise, une de mes lectrices, fait une réflexion pertinente sur ce livre dans les commentaires de la chronique Trop-plein.

Le chapitre « Mères troisième vague » des Tranchées a été mon préféré. Je me suis tellement reconnue dans ces réflexions de Pettersen et Alexie Morin. Leurs nuances et leur rejet du « parentage mainstream » m’ont beaucoup parlé (2013 : 57).

Quand je leur demande de quoi ont besoin les mères, elles me parlent tout de suite du réseau. « Un congé de maternité c’est plate qu’on se le dise. Je suis sûre que plein de mères ont été sauvé de l’abime grâce aux réseaux sociaux », dit Geneviève. Alexie est d’accord. « On a besoin d’une communauté, on a besoin de monde » (p. 62).

Tellement. J’en avais parlé ici. Les groupes secrets Facebook ont sauvé bien des gens de la déprime, j’en suis aussi certaine. Cette communauté fait de nous des meilleurs parents, plus auto-critiques, plus résilients. Ça existe. Oui le monde change, mais je sais que la majorité des nouveaux parents sont des bons parents, des meilleures personnes même.

En exposant les paradoxes de la si populaire notion de la « classe moyenne » dans le chapitre « L’apocalypse en 36 versements », Archibald parle aussi de la famille :

Les gens de la classe moyenne ont toujours tenu à leur progéniture, ils tiennent aussi, depuis plus récemment, à être de bons parents. Ils veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants, mais aussi passer du temps avec eux. Les protéger aussi (p.79).

Il explique que la vie coûte plus chère maintenant qu’avant, même beaucoup plus (p. 64). On est souvent contraint de s’endetter, de travailler plus ou d’adopter de nouveaux modes de vie :

J’ai des amis qui sont parents et qui ne se sentent pas obligés pour autant d’avoir une grosse job steady ou de prendre le plus de contrats possible pour en piler pendant que c’est le temps (p. 80).

Il parle des travailleurs autonomes, des gens qui ont des horaires atypiques, du temps partiel… Comme étudiants c’est certain qu’on s’est reconnus dans la description.

Ces gens-là font des choix de vie dont le motif premier n’est pas l’argent, et ils s’arrangent […]

Ils ne portent pas encore de nom et pourtant ils existent.

Ce sont eux le sel de la terre, désormais (p.80).

C’est ce portrait de cette société nouvelle qui est en train de se dessiner. Les systèmes en place rebutent à inclure ces nouvelles familles par la lourdeur du système. Les garderies sont un exemple parmi tant d’autres. D’importants changements s’imposent.

Si vous voulez toute la vérité, c’est en apprenant l’existence de ces jeunes intellectuels parents qu’on s’est dit qu’on pouvait y arriver.

Mais il y a encore beaucoup de préjugés à affronter pour ces nouveaux parents, ces bons parents. Oui ils existent.

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Written by Marie-Christine Pitre

En plus d’être la maman de Laurent, né le 4 juin 2012, je suis doctorante en histoire de l’art à l’UQAM. Je travaille sur le design québécois, plus précisément sur la chaise Solair créée par Fabio Fabiano et Michelange Panzini en 1972. Je suis passionnée par l’art, l’histoire et le design, mais aussi sur tout ce qui touche à la parentalité. Je suis membre du CELAT, de l’UAAC-AAUC et du Canadian Design Studies Network. J’ai rédigé le blogue Sur les traces du constructivisme alors que j’étais étudiante à l’Université d’État des sciences humaines de Russie, à Moscou. Je souhaite combiner mes passions et devenir accompagnante à la naissance en plus de rédiger ma thèse.

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7 Responses to "Bons parents"

  1. Lisandre dit :
    17 décembre 2013 à 19 h 34 min

    Bien écrit Marie-Christine. J’ai lu, un jour, dans un livre sur le sommeil écrit par Brigitte Langevin:  »Il n’y a pas de bons ou de mauvais parents. Il n’y a que des parents qui prennent leurs responsabilités, ou pas. » C’est venu me chercher. C’est venu me chercher de la même façon que la colonne de Foglia est venue me chercher et de la même façon que ton écrit le fait aussi. On dit souvent que les parents sont bons… ou mauvais…. On oublie souvent ainsi qu’un parent, c’est n’est pas qu’un seul élément. Être parent, c’est jongler avec toutes les facettes de nos vies (le boulot, la maison, les études, le temps pour soi, les relations d’amour et d’amitié, etc…).

    Un parent peut être super pour certaines choses, et moins bon pour d’autres. Est-ce qu’on peut donc le qualifier de mauvais parent (ou de bon, peu importe?) Je ne crois pas.

    Je ne crois pas que le parent qui reste à la maison après le congé parental soit meilleur que celui qui retourne travailler. Je ne crois pas que parce qu’une mère aime sa carrière, qu’elle doive être dénigrée pour cela (la même chose pour le père, mais c’est souvent sur les mères que se porte le préjugé en la matière). De la même façon que je ne crois pas qu’un père décidant de rester à la maison avec ses enfants devrait être jugé si dans sa famille c’est ce qui fait son affaire.

    En bout de ligne, chacun et chacune d’entre nous, en tant que parent, essaye de faire de son mieux pour ses enfants et ne mérite pas le jugement de tous ces gens de l’extérieur qui prennent position sans connaître toutes les facettes de leur vie de parent! À chacun ses décisions, ses responsabilités et ses positions! Prenons nos responsabilités à notre façon. Amen!

    Répondre
  2. Gabrielle Roberge dit :
    17 décembre 2013 à 21 h 04 min

    Cette deuxième chronique de Foglia me semble moins lourde de généralisations et de jugements que la première. Elle ne me fait ni chaud ni froid, étonnamment. Peut-être parce que j’arrive bien à concilier études-famille. Peut-être aussi parce que je sais que je fais de mon mieux. N’empêche, lui et son amie mentionnent quelque chose de vrai dans tout ça. Plusieurs parents trouvent leur congé parental trop long et « trop difficile ». S’occuper de ses enfants à temps plein, ce n’est pas pour tout le monde, j’en conviens. Mais j’ai l’impression que la vitesse à laquelle nous vivons et les multiples champs dans lesquels nous cherchons à nous émanciper nous empêchent d’aller rejoindre notre enfant dans SA réalité. De s’arrêter, de se contenter de l’accompagner et de s’oublier juste un peu.

    Répondre
    1. Simon dit :
      17 décembre 2013 à 21 h 13 min

      Je crois oui que tu touches quelque chose ici. La grande difficulté pour moi ça n’a jamais été d’être avec mon enfant à temps plein, ni de travailler, mais de faire les deux. On a essayé un bout de vraiment concilier travail-études-famille le plus littéralement possible (du genre « On travaille de la maison, on peut donc être avec Laurent et travailler ») et on en reparlera sans doute bientôt (pas l’idée du siècle). Mais bref, c’est être à la fois parent et avoir une carrière (on parle pas de monter d’un échelon salarial dans le cas d’un étudiant…) qui est le plus difficile et qui semble trop souvent mis de côté. Comme si le mot « carrière » était associé à argent plus qu’à accomplissement.

      Répondre
  3. Sara Houle dit :
    18 décembre 2013 à 10 h 17 min

    Je suis d’accord avec vous, sauf que moi, le fait qu’il récidive avec son amie qui fait un témoignage anonyme (je trouve ça tellement lâche!), qui semble être incapable de nuances, qui adore les généralisations, qui fait juste en rajouter une couche en répétant que c’est juste la faute des parents… Aucune solution, aucune étude venant étayer ses dires, aucun gros bons sens… Elle est le moins constructive possible. C’est juste une belle grosse provocation pour le plaisir de provoquer : ça me pue au nez!

    Je suis tout à fait d’accord qu’il faut rappeler aux parents que les enfants ont besoin de vacances de la garderie, que c’est important de s’en occuper quand ils sont malades, etc. Mais juste dire que tous les parents qui envoient leurs enfants à la garderie devraient avoir honte (parce que c’est ça qui est sous-entendu dans ces deux textes), ça n’avance pas le débat, ça le détourne!

    Et je suis tellement d’accord avec vous quand vous parlez des deux essais! Je les ai lus avec délectation! Je n’étais pas d’accord avec Fanny Britt sur tout plein de sujets, mais j’étais super contente qu’elle parle de l’ambiguïté et du droit à la différence. Et j’ai beaucoup apprécié la lecture de son essai. Pour ce qui est de Samuel Archibald, je suis vendue! Je le trouve toujours pertinent et drôle, et j’adore comment il réussit à nous surprendre à chaque détour!

    Si je peux me permettre un bémol en ce qui concerne votre texte… Quand vous dites « Les groupes secrets Facebook ont sauvé bien des gens de la dépression »… Je dirais que les groupes secrets Facebook ont sauvé bien des gens de la déprime… mais pas de la dépression. Selon moi, ça en prend plus que ça pour « sauver quelqu’un de la dépression ». Surtout que les groupes Facebook, c’est super, mais ça apporte son lot de jugements et de frustrations aussi!

    Mais à part ce bémol, je vous remercie pour votre texte; ça fait du bien de vous lire! 🙂

    Répondre
    1. Marie-Christine Pitre dit :
      18 décembre 2013 à 13 h 58 min

      Tu as entièrement raison sur l’emploi du terme dépression. Je viens de le changer à l’instant. Je ne voulais pas du tout blesser ceux qui l’ont vécue, ce n’était pas du tout mon intention. Je voulais plutôt traiter des moments de déprimes et de découragements. En jasant avec d’autres mamans, j’avais parfois l’impression que certaines personnes étaient proches de la dépression, mais de se savoir soutenues les a peut-être aidées à trouver des ressources. Malgré tout, je suis tout à fait consciente que cette maladie a plusieurs facteurs et qu’elle ne doit pas être banalisée. Mes sincères excuses pour cette bévue involontaire.

      Merci encore de ta présence sur notre blogue. Elle me fait toujours plaisir et j’adore te lire.

      Répondre
  4. Marianne dit :
    27 décembre 2013 à 23 h 12 min

    Je ne sais pas si je t’en avais glissé un mot, mais tu vas aimer ça Marie-Christine: The Good Mother Myth (http://goodmothermyth.com) C’est un livre, pis ça sort en janvier! J’aime beaucoup le sous-titre: Redefining motherhood to fit reality.

    Simon va être fâché parce qu’on parle juste des mères, mais bon 😉

    Répondre
    1. Marie-Christine Pitre dit :
      23 janvier 2014 à 14 h 54 min

      Excellent, merci pour la recommandation, je veux le lire 🙂

      Répondre

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