Les avancées du féminisme et l’identité masculine
Invitons-nous un peu dans cette campagne électorale.
Tommy Gauthier du Quotidien des Lacs rapportait il y a quelques jours qu’un candidat de la CAQ, Luc de la Sablonnière, a tenu des propos inquiétants sur l’identité masculine versus les avancées du féminisme au Québec. Essentiellement, M. de la Sablonnière défend l’idée que le féminisme des cinquante dernières années est la cause de la dégradation de la condition masculine. « Dégradation » qui n’est pas précisée bien sûr.
Sophie Durocher a déjà bien résumé les principaux arguments contre cette idée comme quoi l’identité d’un sexe — si une telle chose devait exister, au singulier par ailleurs — n’a pas à se forger a contrario d’avancées sur le plan de l’égalité des sexes. Voici l’extrait sans doute le moins compromettant de ce qu’il avance:
Que l’homme québécois est en crise n’est un secret pour personne. Et ces mutations sociologiques [sic] y sont, me semble-t-il, pour quelque chose.
Si l’identité de l’homme québécois reposait sur l’inégalité des chances entre les sexes, il n’y a très certainement pas de place aujourd’hui pour cet homme. Et c’est très certainement tant mieux. Mais « l’homme québécois » n’existe pas. Il n’y a que des hommes qui refusent de reconnaître que le modèle identitaire auquel ils s’attachent est fondamentalement sexiste. Que des hommes croient que leur « condition » s’est « dégradée » — sans toutefois évidemment en expliquer les détails —, c’est tout simplement dénigrer le droit de chaque individu à l’égalité des chances.
Les mêmes problèmes surgissaient dans le débat sur la Charte. Tellement de gens s’indignent qu’il n’y a plus de place pour l’identité « ethnique » du Québécois d’origine, que celui-ci plie devant les minorités et n’est pas capable de prendre sa place. Quand on veut donner des exemples précis par contre…
Il y a encore tellement de chemin à faire.
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