Souvenirs de mariage, un an après
Aujourd’hui, nous avons décidé d’écrire notre premier article en duo pour souligner une année de mariage qui a passé si vite. Pour l’occasion, nous vous partageons nos souvenirs de cette journée mémorable. Ce jour-là, nous avons surpris des amis et des membres de notre famille en unissant nos vies en surprise après le baptême de Laurent.

L’échange des anneaux à la salle Pointe-Valaine à Otterburn Park. Photo prise par Sabrina Perron pour Soub Photographie.
Souvenirs de Marie-Christine
Le projet un peu fou d’organiser un mariage m’est venue alors qu’on était dans l’auto au retour d’un court séjour à Baie-Ste-Catherine. Laurent dormait paisiblement dans sa coquille et cette idée m’apparaissait tout à fait réalisable. Je me disais que nous allions organiser un baptême et que seulement quelques autres aspects s’ajoutaient à l’événement. Simon avait accueilli l’idée avec surprise, mais il n’était pas convaincu que c’était possible. Je crois l’avoir touché quand j’ai soulevé l’idée de donner un rôle spécial à tous nos frères et soeurs et beaux-frères et belles-soeurs. Nous avons choisi Philippe, le frère de Simon, comme célébrant, qui allait nous unir légalement après 9 ans en couple à ce moment-là.
Mon « congé » de maternité pris une nouvelle tournure, très agréable tout de même, malgré un léger stress. J’avais moins de 2 mois pour organiser mon mariage de rêve avec un budget assez limité. J’ai consulté frénétiquement des sites web et j’ai choisi des items pratiques et à bas prix, comme un bouquet en origami et des vases de gerbera avec lumière que j’avais confectionnés moi-même. Notre magasinage de vêtements s’est fait deux semaines avant la date (oui oui!) et heureusement ce fut très prolifique car nous avons eu l’aide de Nick et Sophie, nos sauveurs, à Québec. J’ai trouvé ma robe de mariée d’une fille qui la vendait sur Kijiji. Elle était neuve et faite d’une designer québécoise. J’ai pu ajouter un boléro de ma boutique de rêve. Heureusement, tout me faisait parfaitement et je n’ai eu qu’à faire de légères altérations.
Le jour tant attendu est arrivé et étrangement j’étais calme et sereine. Je me souviens avoir dit à Philippe que le déroulement de la journée m’importait peu. J’allais marier l’homme de ma vie en présence de mon petit amour et c’était tout ce qui m’importait. Je pense qu’ainsi j’ai réussi à enlever toute la pression possible. Ce fut véritablement une journée de rêve, une de celle qui imprègne notre mémoire d’un voile diaphane, comme un jour hors du temps. Je me souviendrai toute ma vie du moment où ma mère m’a vu apparaître sur la scène et a compris que nous allions nous marier. Jusqu’à maintenant, seulement la naissance de Laurent a cette même aura toute spéciale dans ma mémoire. Ce sont ces jours où j’ai reçu tant d’amour que je n’ai pu que la partager à mon tour.

Photo d’amoureux sous la pluie devant la rivière Richelieu (SoubPhotographie).
Souvenirs de Simon
Je suis content d’écrire après Marie, j’ai l’impression qu’elle aurait écrit plusieurs choses différemment si elle avait pu me lire avant! Une chose un peu plate en commençant: pour moi, le 2 juillet sera toujours un anniversaire plus important que le 14 octobre. Ça faisait déjà neuf ans qu’on était ensemble et quatre mois qu’on avait notre fils. Disons que je m’étais déjà pas mal engagé. Il faut dire que, depuis septembre 2012, j’étais sorti de mon congé parental. L’organisation du mariage a été beaucoup plus menée par Marie-Christine que par moi. Mais organiser un mariage, ça implique aussi de ne pas pouvoir s’occuper activement de son fils. La gestion du temps a été beaucoup plus complexe.
Au départ, quand Marie m’a parlé de l’idée du mariage, j’avoue que ce n’est pas d’impliquer nos familles qui m’a convaincu: c’est que ça pouvait être fait pour pas cher! Ni Marie ni moi n’avons fait des choix de vie qui impliquent qu’on puisse se permettre un mariage dans les cinq chiffres. Il y a un choc des générations assez important quant à ces questions financières. C’est très rare de nos jours que ce soient les parents qui payent le mariage: on s’attend à ce que les mariés payent un souper chic à tout le monde. Nous avons adopté la nouvelle convention qui veut que les gens payent leur repas plutôt qu’offrent un cadeau. C’est sans doute une des raisons qui expliquent que les mariages se font — lorsqu’ils se font encore — beaucoup plus tard dans une vie. Ces points marquants dans l’histoire d’une famille ne sont plus: ils ont changé de sens ou ont disparu, c’est selon.
Mais c’est là qu’on a récupéré la balle au bond. Plutôt que d’être ancré dans une lignée de mariages familiaux, on a choisi d’en faire une célébration de notre famille en devenir. Baptiser Laurent allait de soi pour les convictions de Marie et mon athéisme n’accorde de toute façon aucune valeur autre que culturelle à cet acte. Faire un mariage civil prenait son sens, tout en permettant d’y accorder une valeur légale et d’officialiser le tout comme acte dans les archives. Je crois que le mariage dans les prochaines décennies devra s’adapter ou disparaître; notre idée, c’était justement de le transformer en quelque chose de plus simple, de plus facile à organiser. On a cherché à prendre le meilleur des deux mondes et je crois qu’on y est arrivés.
Ce fut l’un des moments les plus angoissants de ma vie. La naissance de Laurent aura été un catalyseur d’émotions et un mariage est en quelque sorte l’une des rares fois dans une vie où il est attendu qu’on exprime des émotions en public. L’anxiété de les exprimer de la bonne manière, au bon moment, de choisir les bons mots, m’a étrangement traversé fortement dès le baptême pour s’atténuer un peu quelques heures après.
Mon angoisse combinée à la sérénité de Marie-Christine symbolise nos deux attitudes face à ce genre d’événements. Marie apprécie les symboles, les dates importantes, les moments spéciaux, l’agencement des choses figées et la beauté des détails. Personnellement, j’aime le quotidien, le processus plutôt que l’événement, la beauté de l’ordinaire et de l’habitude, l’apprentissage de la méthode plutôt que la disposition de l’objet, le passage du temps plutôt que le calendrier. Le jeu vidéo plutôt que le design — pour simplifier. Organiser un mariage surprise, prendre les gens dans un moment quotidien plutôt que de chercher à en faire un événement grandiloquent, voilà qui nous permettait de concilier l’événement au quotidien.
Le mariage, pour moi, faisait sens parce qu’il attestait un état de fait: Marie et moi nous aimons depuis un bon moment déjà. C’est ce que je trouve important au fond.
Laisser un commentaire