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La mère, le parent par défaut au Canada

12 août 2013 | Filed under: Genres and tagged with: Canada, PFCE

La prestation fiscale canadienne pour enfants (PFCE) est un versement mensuel non imposable reçu pour les familles qui ont des enfants en bas de 18 ans.

Prestation fiscale canadienne pour enfants (PFCE) sur le site de l'Agence du revenu du Canada.

Prestation fiscale canadienne pour enfants (PFCE) sur le site de l’Agence du revenu du Canada.

Or, lorsqu’on regarde de plus près, c’est avant tout pour les femmes que cette prestation existe, pas pour les familles.

Sur le site de l’Agence du revenu du Canada, on précise que la personne qui reçoit cette prestation est le parent « principal responsable des soins et de l’éducation de l’enfant ». Déjà, que l’un des deux parents doive avoir ce rôle plus que l’autre me semble bizarre. Mais c’est encore plus étrange lorsqu’on s’attarde sur la définition qu’en donne l’Agence.

Principal responsable des soins et de l’éducation de l’enfant signifie que vous êtes responsable de surveiller les activité [sic] et les besoins quotidiens de l’enfant, de lui obtenir des soins médicaux, au besoin, et de trouver quelqu’un pour s’occuper de lui lorsque cela est nécessaire. Si le parent féminin vit avec l’enfant, elle est habituellement considérée comme la personne responsable des soins et de l’éducation de l’enfant. Cependant, si le parent masculin est le principal responsable, il doit joindre au formulaire RC66, Demande de prestations canadiennes pour enfants, une note signée par le parent féminin indiquant que le parent masculin est le principal responsable de tous les enfants demeurant dans la même maison (par. 5).

Pour reformuler, non seulement la mère reçoit-elle par défaut les montants concernant l’enfant au fédéral, mais si le père est en fait le principal responsable de ces soins et de l’éducation de l’enfant, il doit remplir un formulaire et ajouter une note signée par le parent féminin.

Vous avez bien lu. Je devrais avoir un « mot de ma femme » pour être admissible. Autrement dit, la responsabilité des soins et de l’éducation est un privilège féminin auquel elle peut renoncer pour le céder au parent masculin.

L’emploi des termes; ou mon désir de surinterprétation

Mais, tiens, allons plus loin dans l’analyse du discours, quitte à risquer d’aller dans la surinterprétation.

Il y a trois phrases dans ce court paragraphe, qui toutes réfèrent au concept de « principal responsable des soins et de l’éducation de l’enfant ».

  1. Dans la première phrase, pour la définition générale, on le retrouve sous sa forme intégrale.
  2. Dans la deuxième phrase, pour parler du cas où c’est la femme qui l’est, on choisit l’expression « personne responsable des soins et de l’éducation de l’enfant ». Remarquez qu’on enlève le terme « principal » présent dans la première phrase.
  3. Dans la troisième phrase, pour parler du parent masculin, on parle du cas où « le parent masculin est le principal responsable de tous les enfants demeurant dans la même maison ». Dans cette phrase, c’est à deux reprises qu’on utilise l’expression « principal responsable », tout en insistant qu’il soit responsable de tous les enfants.

On dirait que le texte est structuré pour s’assurer que chacun des deux sexes dans le couple (hétérosexuel) en arrive à la conclusion que la femme est celle qui se qualifie le mieux pour le rôle. Dans son cas, elle n’a pas à être « principale » responsable. Personne, père ou mère, ne dira qu’il n’est pas du tout responsable des soins de l’enfant ou de son éducation. Dans le cas du père, on insiste par contre pour qu’il soit le principal responsable de tous les enfants, pour qu’il se rappelle, par exemple, qu’il n’allaite effectivement peut-être pas le petit dernier. Le critère semble plus élevé pour le parent masculin.

On me rétorquera que c’est peut-être pour éviter les cas d’abus, où un père absent fait de la violence économique envers sa femme. Je dirai que je déteste être qualifié d’abuseur potentiel jusqu’à preuve du contraire.

Au pire, pourquoi ne pas écrire « Le versement va à la femme parce que c’est plus simple pour tout normaliser. » Et faire signer les deux pour tout changement. Mais non.

Mon désir de tout analyser me perdra.

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Written by Simon Dor

Je suis père de Laurent depuis le 4 juin 2012, doctorant en études cinématographiques et chargé de cours en études du jeu vidéo et en communication. J’ai fait ma maîtrise sur le jeu vidéo StarCraft: Brood War et je travaille sur l’histoire des jeux de stratégie en temps réel pour mon projet de doctorat. Je suis passionné de jeux vidéo (stratégie et jeux de rôle principalement), de cinéma, de hip-hop, de politique et de philosophie. J'écris aussi sur les jeux vidéo sur Parenthèse vidéoludique et suis sur Google+ et Twitter.

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12 Responses to "La mère, le parent par défaut au Canada"

  1. Kisem dit :
    12 août 2013 à 11 h 12 min

    Tu me fais rire dans ta dernière phrase! Tu es très fort pour trouver des choses comme ça que je n’aurais jamais remarqué! C’est fou quand même. Mais je pense que, biologiquement parlant, comme la mère porte l’enfant et l’allaite, tout le monde a tendance à la voir comme la première donneuse de soin et ça reste dans les mœurs. A ton grand découragement 😉 Je ne dis pas que c’est bien, mais je vois facilement d’où ça vient.

    Répondre
    1. Simon Dor dit :
      12 août 2013 à 19 h 43 min

      Merci Kisem! Je suis d’accord… « l’image biologique » de la femme qui porte l’enfant et allaite est forte. Un jour peut-être… 🙂

      Répondre
  2. Philippe Dor dit :
    12 août 2013 à 11 h 23 min

    Ils ne font pas assez attention au choix des mots. Moi j’aurais juste dit «premier parent» sans jamais en nommer le sexe. J’aurais juste spécifié au préalable que la personne qui porte l’enfant est parent par défaut et que c’est elle qui décide si elle étend ce statut à un autre (disons, le père) ou qu’elle le transfère à d’autres (si elle donne son enfant en adoption). De la même façon, ce serait elle par défaut le «premier parent» et elle devrait préciser si elle transfère ce titre à l’autre parent. Dit comme ça, ce serait moins sexiste.

    Répondre
    1. Simon Dor dit :
      12 août 2013 à 19 h 50 min

      Peut-être oui. Ça n’aurait peut-être pas changé vraiment le fond par contre… peut-être simplement diviser le versement en deux?

      Répondre
      1. Philippe Dor dit :
        14 août 2013 à 11 h 38 min

        Oui. Au fond pourquoi serait-il nécessaire qu’il y ait un «parent principal»?

        Répondre
  3. Sara dit :
    12 août 2013 à 15 h 48 min

    Je suis bien d’accord avec toi… Ça fait longtemps que je dis que c’est vrai qu’il faut que les droits des femmes soient respectés, l’équité et tout ça, mais pas au détriment des droits des hommes! D’ailleurs, ce n’est pas pour te faire fâcher encore plus, mais on parlait justement d’un cas semblable sur un formulaire du gouvernement québécois… C’était un avis de renouvellement de la Régie de l’assurances maladie du Québec pour un enfant, et qui était adressé au nom de la mère. Il y avait une petite case à cocher qui s’appelait « Retrait du nom du conjoint »… Une petite case à cocher, et on peut théoriquement retirer la reconnaissance paternelle que l’on a signé à la naissance et ce, sans document supplémentaire… Je trouve que c’est trop peu! Pourquoi c’est si simple de retirer la reconnaissance paternelle? C’est important, un père!

    Répondre
    1. Simon Dor dit :
      12 août 2013 à 19 h 52 min

      Je n’étais pas au courant de ça! C’est un peu n’importe quoi en effet… déjà qu’à la naissance, il n’y a je pense pas grand difficulté à déclarer « père inconnu »… faudra que je m’informe plus sur ça.

      Je suis content aussi que tu parles du cas du Québec. Le titre de mon article contient le mot « Canada » et, même si dans plusieurs cas le Canada anglais a des différences culturelles par rapport au Québec, il est important de voir qu’il y a des cas bizarres aussi à l’échelle provinciale.

      Répondre
  4. Patrice dit :
    12 août 2013 à 17 h 58 min

    Mon chum et moi en parlons depuis notre premier enfant. En tant que père très présent auprès de sa famille, il a toujours trouvé ça bizarre. En lui lisant ton mot, il a rétorqué, concernant la possibilité de violence économique envers la mère: « Et la mère elle, qui reçoit cette prestation, elle ne peut pas abuser économiquement du père? ». Même si cette situation est plus rare, elle n’est pas impossible. Bref, je ne crois pas qu’ il y ait de bonnes raisons pour ne considérer que la mère comme principale responsable de l’enfant. Plus aujourd’hui.

    Répondre
    1. Simon Dor dit :
      12 août 2013 à 19 h 54 min

      Je suis content de voir que je ne suis pas le seul à l’avoir remarqué! Je suis tellement d’accord à propos de la violence économique: l’inverse est tout aussi vrai. Ce n’est justement pas une excuse, les deux situations sont possibles. Je n’ai aucune statistique pour l’un ou l’autre, mais un cas est un cas de trop.

      Répondre
  5. Marcel Parent dit :
    16 décembre 2014 à 11 h 05 min

    «Vous avez bien lu. Je devrais avoir un « mot de ma femme » pour être admissible.» Autrement dit, la responsabilité des soins et de l’éducation est un privilège féminin auquel elle peut renoncer pour le céder au parent masculin.

    Euh, ça fait pas si longtemps, les femmes devaient obtenir la signature de leur maris pour retirer de l’argent à la banque…..Alors, avant de t’apitoyer sur ton sort, tu devrais lire un peu sur le cheminement des femmes dans notre société, et cesser de te plaindre à qui veut l’entendre. De plus, il y a pas si longtemps, les hommes ne s,occupaient pas des enfants, la violence conjugales étaient un problème d’ordre «domestique», et encore aujourd’hui, les femmes gagnent moins que les hommes, et on voit bien que ce sont encore les femmes qui mettent leur carrière en veilleuse pour s’occuper des petits. RARES sont les hommes qui le font.
    Un jour peut-être, ça va changer, mais on n’est pas rendu là. Alors, essaie de faire de ton mieux en tant que père, cesse de te plaindre, encourage les hommes autour de toi à évoluer. Ton article est pas très objectif non plus. On sent la frustration dans ton discours et ton ignorance par rapport à tout ce que les femmes ont fait pour les enfants. Anyway, informe-toi un peu. Tiens, regarde qui c’est occupé de toi petit…..Je suis sûr que c’est ton père!

    Répondre
    1. Simon Dor dit :
      19 décembre 2014 à 13 h 00 min

      J’apprécierais être vouvoyé et pas appelé « petit ». Ce serait le minimum de respect.

      Pour le reste, je n’étais pas là quand les femmes devaient avoir la signature de leur mari pour ouvrir un compte à la banque. Et je cherche encore le lien avec mon article, et je cherche encore où j’ai écrit que je n’encourageais pas les hommes autour moi (!) à évoluer. Et ce que les femmes passées ont fait ne devrait pas influencer les femmes présentes, et encore moins — pour le bien du féminisme et des avancées de l’égalité des sexes — être considérées comme celles qui devraient être responsables des soins de l’enfant.

      Répondre
  6. Nicolas dit :
    27 décembre 2014 à 17 h 50 min

    Eh bien ça ne fonctionne pas et ce n’est pas correct.

    Le père paye plus souvent qu’autrement la garderie, ayant un salaire plus élevé et dans mon cas ce montant n’est pas 7$ : aucune place dans mon secteur.

    Donc je paye la garderie pour que ma femme travaille et en plus je ne reçois pas les montants d’aide parentale. Et quand mes enfants sont malades, c’est plus souvent qu’à mon tour de m’en occuper mais notez que cela me plaît de m’occuper de mes enfants j’en suis fier et ça ne fait pas toujours plaisir à ma femme que je sois un excellent papas.

    Alors c’est bien débile de la part du gouvernement du Canada de traiter les pères de cette façon. Imaginez un père comme moi qui serait principal donneur de soins, vous croyez que la maman ne va pas garder les sous ?

    Le gouvernement n’a pas à décider pour les familles qui devrait recevoir ce montant. Les familles doivent donner la directive au gouvernement dans quel compte le déposer, point à la ligne.

    On ne peut pas imaginer de solution générale les familles ont des réalités toutes différentes et les mamans ne sont pas ce qu’elle étaient, elles aussi ont évolué..

    Pour cela, il faut reconnaître la place du papa : qu’on le veuille ou non, plus les mamans travaillent pour la papas prendront une place importante.

    Répondre

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