Bénévolat parental
J’ai décidé d’écrire ce billet parce que j’ai longtemps cherché à expliquer ce que m’apportait l’allaitement (devenu prolongé) et pourquoi j’ai poursuivi malgré quelques embûches. Ça m’aura plus d’un an à trouver une image pour décrire comment je me sens quand j’allaite mon fils. De dire que je me « sens bien » peut malheureusement porter à confusion et même être interprété de manière sexuelle, ce que je trouve dommage. Il n’en est rien. Pour moi, allaiter mon bébé a été comme une forme de « bénévolat », un dévouement personnel auprès de lui. Son regard rempli d’intensité, sa petite main appuyée sur moi, me rappellent que pour lui, pour nous, c’est la chose à faire. Son sourire est ma source de reconnaissance pour le temps et l’énergie qui me sont demandés puisque je ne peux pas déléguer la tâche à une autre personne. Je me sens valorisée par ce moment privilégié que nous partageons tous les deux.
Je l’ai déjà expliqué, dans notre cas l’allaitement a débuté facilement grâce à mon fils qui m’a montré comment faire. J’étais tout à fait à l’aise avec l’idée de donner le biberon si jamais j’en ressentais le besoin. Encore à ce jour, jamais je ne jugerais une famille qui n’a pas vécue la même expérience que moi et qui a pris une décision en accord avec sa situation.
Je sais très bien que choisir d’écrire sur l’allaitement, c’est souvent ouvrir la porte au (très) houleux débat entre le sein et le biberon. Chacune de leurs côtés, les mères tentent d’expliquer, de revendiquer même, la pertinence de la méthode choisie. J’ai parfois l’impression qu’aucune discussion n’est possible, comme s’il fallait être nécessairement fautive dans notre décision.
L’analogie avec le bénévolat me permet aussi d’expliquer que l’allaitement peut être une expérience enrichissante, mais parfois les conditions pour le faire ne sont pas présentes. Je peux tout à fait comprendre que suite à un accouchement difficile ou une césarienne, des morsures, des crevasses, une perte de poids, l’intense fatigue etc, que tout le monde puisse être à bout de ressource et totalement épuisé. C’est tout à fait correct, plus que ça c’est probablement la chose à faire si maman, papa et bébé se respectent dans le processus. Parfois aussi, les parents ont choisi le biberon dès la naissance et je serais bien mal placée pour les juger. En fait, qui peut se donner le droit de décider pour les autres?
D’ailleurs, si on y réfléchit bien, choisir d’être parent, c’est d’emblée faire preuve de dévouement. C’est un peu du bénévolat pour la société en général. On doit veiller au bien-être de ce petit ange cornu et assumer les frais relatifs à son confort et à son éducation. Certains gestes qu’on fait pour notre enfant deviennent des « extras », des petits plus qui nous donnent l’impression de faire la bonne chose pour lui ou pour elle. Ça peut être de faire des purées maison, bercer son enfant à 3 heures du matin, aller le porter à sa pratique sportive… Comme le dit Josée Bournival sur son blogue, c’est pendant ces moments qu’on sent qu’on est un bon parent. Pour moi, ça passe par l’allaitement prolongé, mais il y a autant de façon de faire qu’il existe de familles. L’important c’est de faire de son mieux pour ce petit être qui occupe toutes nos pensées.
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